Nous profitons de la matinée pour finaliser le document de règles du jeu que nous laisserons à Mathieu. Il le fera traduire par Adoré en malgache puis le diffusera aux deux associations.
Nous déjeunons avec Mathieu, l'occasion de faire un bilan des 10 jours passés ici. Globalement, ça s'est très bien déroulé, autant nos actions au CES qu'à l'AIC.
A 14h, nous repartons pour l'AIC, les enfants ont encore envie de jouer!
Nous commençons par le jeu des bouteilles, jeu burkinabè.
Nous voulons apprendre plus de jeux malgaches et notamment faranoro, un jeu qui se situe entre le morpion et les dames.
Comme ça ne se joue qu'à deux enfants, Maxime joue dehors à la tomate avec le reste de la troupe.
Il y a quelques nouveaux enfants ce qui rend parfois les choses difficiles à gérer, surtout que Max ne parle pas malgache!
A un moment, la balle sort du cercle et deux enfants se précipitent pour aller la chercher. Le premier arrivé se fait pousser dans le dos par le deuxième. Il tombe la tête la première contre... le petit muret en face.
Max ne s'en rend pas compte tout de suite mais le gamin s'est ouvert le front sur plusieurs centimètres! Il faut d'abord trouver la trousse à pharmacie pour désinfecter et faire une compresse mais ça ne suffit pas, il va falloir recoudre!
Il est presque 16h. L'assistante sociale dit qu'elle doit rentrer (sympa...). Au bout de quelques instants, on se rend compte que la véritable question est : "qui va payer les soins?". Comme il est hors de question de laisser l'enfant rentrer chez lui comme ça (ce qui serait apparemment le cas sans notre présence aujourd'hui), nous décidons de l'emmener au dispensaire. Adoré nous accompagne gentiment pour les éventuelles traductions.
Nous prenons des pousse-pousse pour le dispensaire. Là-bas, il n'y a pas grand monde! A l'accueil, nous devons acheter un carnet. La raison est simple : le papier n'est pas fourni pour les ordonnances...
Nous allons ensuite en salle de soins mais ils n'ont pas de fil de suture! Nous devons aller à l'hôpital!!! Dehors nous cherchons d'autres pousse-pousse et c'est parti.
Arrivés à l'hôpital de Manakara, la salle du médecin est fermée à clé. Il faut l'attendre.
Celui-ci arrive 10mn plus tard et écrit tout le matériel nécessaire. On se dirige ensuite avec le papier à la pharmacie qui nous vend le dit matériel : pansements, compresses, fil de suture. Il y a aussi des comprimés (que nous avons déjà chez nous) et de la bétadine, mais il y en a à l'asso, donc pas besoin d'en acheter.
Avec tout le matériel, nous poiuvons aller en salle de soins. Un médecin arrive (la clope à la main) pour recoudre Emilien, 10 ans. Pas de piqûre d'anesthésie m'explique-t-il, car il faudrait faire 2 piqûres et c'est trop long (!). Emilien est donc prié de serrer les dents pendant que le médecin fait les deux points!!! Et il ne bronche pas!
A la fin, la maman d'Emilien arrive à l'hôpital; Elle est inquiète et énervée car elle avait interdit à son enfant de partir de la maison l'après-midi.
Nous essayons de la calmer et de lui préciser qu'Emilien n'y est pour rien. En espérant qu'en plus de l'ouverture au crâne, il ne se fasse pas engueuler! (voire battre...)
Nous réglons comme prévu les factures qui s'élèvent à 11 000 Ar (soit 4€) pour la pharmacie et l'acte en lui-même. Pour nous, ce n'est rien mais la mère d'Emilien n'aurait jamais pu le payer (ça représente 1 semaine de nourriture pour une famille). Sans notre décision, il aurait probablement dû cicatriser "naturellement" avec tous les risques d'infection!
Ce soir, après cette aventure éprouvante, nous repartons chez Mathieu et Bassira manger ensemble puis regarder le match de l'Equipe de France de hand contre la Norvège. Victoire assurée!